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De la relation entre les hommes providentiels et le pouvoir

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Des grandes crises sont nés les grands hommes et des périlleuses situations les grands éclats que connaît l'histoire de notre nation; souvent les grands éclats sont annoncés par ceux des armes à quoi succèdent ceux d'une grande politique. Notre peuple est ainsi fait, forgé, qu'il sait, faute parfois de savoir prévenir les crises, donner à la situation un homme. 

Si je dis  "notre peuple" je pense plutôt à notre conscience nationale, à ce qui sommeille chez nous et qui soudain se réveille au jour des grands évènements; au son du tocsin et du tambour. Cette conscience nationale a souvent éveillé, à des jours périlleux de notre existence, des hommes, des hommes que la fierté et l'honneur dressaient contre les assaillants de la patrie, des hommes que le souffle impérieux et puissant de l'histoire avait avancés sur la scène du monde. Des hommes que la croyance inconditionnelle de la grandeur de notre pays ne faisait jamais fléchir, qui ne se levaient qu'aux grandes crises et qui ne promettaient de rentrer l'épée sortie du fourreau qu'une fois les lois restaurées et l'autorité affermie. Cette race d'homme que l'on nomme héros, est une spécificité qui n'appartient qu'à notre peuple.

Ces hommes, que les origines n'appelaient pas à de grandes destinés, ce sont vu confié, par la force des évènements, les plus hautes places du pouvoir. Leurs vertus étaient celles que les évènements appelaient et l'on peut donc dire que c'est cette concordance entre l'homme et les évènements qui amène à son avènement. Sa fortune dépend donc des évènements, mais ses qualités amène à son appel.  

L'histoire peut avancer, les siècles s'écouler, les grandes crises nationales n'en restent pas moins perpétuelles. A moins d'immobiliser les hommes, ses passions, ses sentiments, ses idéologies, l'homme à jamais gardera sons sens de l'action et c'est naturellement que la volonté de combat naît dans son cœur. Des combats naissent les guerres et les crises civiles. Les partis et le caractère humain répètent ces évènements car ces guerres sont elles-mêmes leurs fruits. Il n'en est pas moins vrai que très souvent la volonté de paix reprend les hommes mais c'est à nouveau pour être repris par l'action et l'homme à cela ne peut lutter, il ne peut simplement que tenter d'endiguer ses sentiments d'action. Hors c'est à l'homme providentiel que revient cette tache pour en faire une force pour l'avenir. 

Ces hommes géniaux, dont la force et le courage ont eut raison du danger, servent, par leurs vertus, le pouvoir qu'ils reçurent du peuple. Si les grands hommes sont souvent impérieux, parfois autoritaires, ils savent reconnaître dans le peuple la légitimité suprême de tout gouvernement et de tout pouvoir. Ils reconnaissent en cette voix sacrée, non le soutient des régimes mais le fondateur des gouvernements. Ces hommes dédaignent les partis, leur grandeur dépasse bien tous les clivages et en la fonction exécutive de l'Etat il ne voit non un valet des partis mais un chef. Un chef qui n'aime la République que parce qu'elle est populaire mais qui dédaigne les partis parce qu'ils sont populistes. Ils ne voient de grandeur que dans la voix populaire et de la vulgarité que dans les fonctions serviles des politiciens. 

Quand l'homme providentiel se lève, les perverses manigances cessent, et dans un élan effréné les voilà portés par toute la nation, et dès lors plus de partis, sinon celui de la France, tous deux restants inséparables. L'un donnant à l'autre le souffle de l'avenir et l'autre lui donnant le souffle de l'histoire. Ils ne font plus qu'un. Le drapeau et tous les symboles chers au cœur des Français resteront à jamais imprégné de cet homme qui leur aura redonné la valeur et l'éclat. 

Malheureusement, ces hommes doivent un jour s'éteindre, le talent et la grandeur doivent s'agenouiller devant cette argile humaine qui ne reconnaît aucune vertus, qui ne reconnaît l'age et qui vole au monde ses plus grandes inspirations.

L'Etat que l'on croyait inébranlable par ses neuves fondations soudain s'ébranle. Quoi? Cet homme dont la grandeur se confondait à celle de la France s'est donc éteint? Celui dont la force et la volonté était la principale institution s'est donc écroulé, là pour ne plus se relever?

Soudain c'est une remise en cause de l'Etat qui est faite et vite l'on se rend compte que celui que l'on croyait chef d'une nation n'était que son serviteur et que l'Etat dont il était le fondateur et le vrai chef ne se soutient plus sans les forts piliers de l'homme défunt. Tout comme lui, son gouvernement était réellement unique, mais il ne servait que la France car bien après lui elle seule reste debout. Peut être est-ce une trop grande prétention de l'homme de croire que son nom peut rivaliser avec celui du pays qu'il sert. On ne peut être le chef d'un pays pour la bonne raison que le vrai pays est impalpable malgré sa résistance aux siècles et aux invasions.

Il n'en reste pas moins que, une fois mort, son nom s'envole de son siècle pour rayonner dans ceux qui le suivront, son histoire devient une légende, sa grandeur un mythe et d'humain le voici passé à immortel par la reconnaissance de sa valeur par l'Histoire.

Une fois le deuil consommé, l'Etat redevient l'Etat, le pays à nouveau se divise, à nouveau les partis, à nouveau cette rigidité qui consume les talents, à nouveau l'ornière lassante. La politique reprend alors ce qu'elle pense légitime de reprendre, le pouvoir. Le peuple, lui, sans force devant ce rapt odieux, peu à peu délaisse les lambeaux que la politique se dispute et préférant, dans une grande mélancolie nostalgique propre aux Français, se couvrir de ce vieux drapeau de gloire dont le temps a fait des lambeaux et les factions, dans leurs querelles, déjà ont oublié.